Avec le temps des cerises, celui des adieux est venu. Une année que je vis à Tokyo, et voilà que ce weekend, je n’y serai plus. Difficile de dire au revoir à une ville, un pays dont vous avez tant encore à apprendre. Depuis un mois, pas une journée ne s’écoule sans une « dernière fois » : dernière traversée de Yoyogi park un dimanche ensoleillée, ultime promenade à Harajuku pour admirer les cosplays, dernier achat d’umeboshi, dernier verre d’umeshu,… et tant d’autres choses encore.
Aujourd’hui, c’est la dernière fois que je publie depuis le Japon. Cela faisait un moment que je me demandais quel sujet aborder. Puis, au détour d’un rayon, mon nez a rencontré des yuzus tardifs, dont la saison s’est achevée avec l’arrivée du printemps. Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Pour cette dernière recette, j’allais me confectionner ma madeleine japonaise, une marmelade de yuzu à déguster une fois de retour en France.
Un bilan de cette année ? Pas tout de suite. Comme le boa, j’ai la digestion lente et il me faudra sans doute plusieurs mois voire plusieurs années avant de formuler des conclusions. Ce que je sais en tout cas, c’est que ni ce blog, ni mon amour pour le Japon, ne s’arrêteront là. En guise de conclusion, permettez-moi de vous proposer une simple liste des choses à rapporter du Japon. A récolter dans les magasins d’alimentation, les grandes maisons telles Takashiyama. Pensez aussi aux magasins « 100yen store » qui recèlent parfois des merveilles, et éventuellement Don Quijote, immense fourre-tout relativement bon marché.
Ustensiles de cuisine : à Tokyo, visiter le quartier autour de la rue de Kappabashi, parcourue de magasins ayant attrait à la table.
– vaisselle : porcelaine peintes avec de beaux motifs sobres, terres cuites aux formes et textures irrégulières. Cela peut prendre du temps : si vous en manquez, vous pouvez toujours vous appuyer sur des importateurs professionnels, tel Sucre Glace dont je trouve les collections vraiment exquises.
– mortier japonais : appelé suribashi, présenté ici, incontournable pour broyer sésame et thé.
– couteaux japonais : les Japonais sont des maîtres en la matière. Dans le quartier de Kappabashi, je vous recommande tout spécialement, où vous recevrez bon accueil et conseils en anglais.
Épicerie
– épices et condiments : ramener absolument des umeboshis, du schichimi togarashi mélange d’épices à base de piment, sésame noir et algues. On trouve aussi toutes sortes mélange d’épices destinés à assaisonner le riz. Rare sont les mets épicées au Japon, il existe toutefois le yuzu-kosho composé de zeste de yuzu et de piment vert, que l’on sert parfois avec des yakitoris : un délice qui a d’office sa place dans mes bagages.
– sucré : ingrédients pour mochi, confiture de yuzu, en vente tout au long de l’année, à la différence du fruit frais. Je vous conseille également d’acheter du kinako, poudre de soja grillée, à utiliser pour réaliser des pâtisseries japonaises, ou pour revisiter vos classiques (voir ces truffes-ci ou encore cette tarte là). et toutes sortes de biscuits que vous trouverez dans toutes gares et grands magasins.
Boissons
– thé vert japonais : il en existe de types et qualités variés. Le plus populaire est peut-être le sensha, et aussi le matcha, fine poudre de thé. Moins connu mais original et bon, je vous conseille également le genmaicha composé de thé vert et de riz grillé. Bien regarder la provenance, loin de Fukushima. Heureusement, la plupart des plantations se situent au sud les îles de Ky?sh? et de Shikoku
– tisane : le mugi-cha, à base d’orge grillé, délicieusement réconfortante l’hiver. Soba-cha, au sarrasin grillé, à utiliser pour les boissons, mais aussi pour saupoudrer salades et poissons à la manière du gomasio.
– en terme d’alcool : le saké, bien entendu, qui créé une incroyable alchimie quand combiné avec poissons crus et fruits de mer, au même titre que le vin-fromage. Ne pas manquer également l’umeshu, à base de ces abricot japonais que l’on prend pour des prunes, avec un goût sucré-acidulé.
– boîtes à thé : profitez en pour vous procurer une ou plusieurs de ces boîtes rondes recouverte d’un élégant papier, qui embelliront vos thés quotidien.
Objets
– papiers traditionnels japonais, j’en suis une fan absolue et les utilise souvent dans mes photos de plat ici, ici ou là. Il existe de nombreux magasins, l’un de mes préférés se trouve à Asakusa, juste au niveau de l’entrée du temple Senso-Ji, sur Asakusa-dori.
– yukatas : sorte de kimono de détente, en coton. A Tokyo, on en trouve notamment à l’Oriental Bazaar sur l’avenue d’Omote-sando. Vous reconnaîtrez facilement le bâtiment d’allure traditionnelle.
– tampons : les Japonais en ont tous un à leur nom pour signer papiers officiels et autres documents. En vente dans de nombreux magasins et certains 100 yen store.
– sacs, porte-monnaie, pochettes en joli tissu. Pensez notamment au furoshiki, sac pliable.
Recette originale de la talentueuse Chika de She who eats.
Marmelade au yuzu
– yuzu
– 1/2 du poids de yuzu en sucre
Laver les yuzus, les débarrasser des éventuelles impuretés et taches. Les sécher puis les peler. Presser les quartiers : extraire le jus, garder les membranes restantes et aussi les pépins (pleins de pectine, ils permettent à la marmelade de prendre naturellement). Emprisonner les pépins dans une gaze, mettre les membranes dans une casserole, recouvrir largement d’eau, monter à ébullition et laisser bouillonner 5 minutes, égoutter. Couper finement la pelure en bâtonnets d’1-2 mm de large. Pour le précuire, procéder comme pour les membranes.
Peser jus, membranes et peau assemblés, mesurer le sucre en conséquence. Dans une casserole, verser le yuzu préparé et 1/3 du sucre. Verser de l’eau pour recouvrir le yuzu juste à hauteur. Monter à ébullition et laisser cuire 20 minutes en ajouter le sucre en deux temps.
Verser dans des bocaux stérilisés, laisser refroidir. Les voici prêts à emporter, mais je ne suis pas sûre pour ma part de l’être !
15 réponses à Le Japon à emporter | Yuzu marmelade