Artichaut en carpaccio | La cuisine est un jeu

L’artichaut, j’en raffole depuis toute petite.

Non pas que j’eusse eu des papilles d’exception : le succès de l’artichaut était quasi général auprès de fratrie et cousins du même âge. Plutôt étonnant quand on y pense, car sa teinte verte qui dit « légume et fier de l’être » et son goût subtilement herbacé, n’en font pas vraiment un citoyen type au pays de Candy. En fait, ce qui nous plaisait tant avec l’artichaut, c’est qu’on avait droit de faire tout plein de trucs inhabituels. Sans couteau ni fourchette, armés chacun de notre bolinette de sauce personnel, nous commencions par retirer à la main les feuilles du copain Ludo, notre artichaut personnel, que nous trempions dans la sauce gribiche, avant d’en râcler la chair avec les dents. A mesure que nous avancions, la texture devenait de plus en plus onctueuse, nous encourageant à creuser toujours plus profond. Jusqu’au cœur si tendre, recouvert de ces rigolos poils tout doux, »des cheveux de bébé », que l’on enlevait délicatement du bout des doigts.

Toi (future) maman qui a(ura) parfois bien du mal à faire manger des légumes à tes têtes blondes, pense donc à Ludo l’artichaut, légume hautement ludique. Pourquoi pas aussi élargir la pratique à d’autres congénères de la légumière : on change les règles habituels de dégustation, on invite des ustensiles exotiques,… Tiens justement, Esterelle dédicace ce samedi à la Librairie gourmande son nouveau livre La Cuisine est un jeu. Mais qui a dit qu’il ne fallait pas jouer avec la nourriture ? Très chouette l’illustration de Margaux Mottin d’ailleurs.

Qui a dit de ne pas jouer avec la nourriture ? Copyright : couverture de Margaux Mottin, aux éditions Librio.

Le rituel de l’artichaut est resté chez moi si ancré, que j’ai mis un temps fou à imaginer le manger autrement. Et ce n’est que dernièrement, grâce à un artichaut insuffisamment cuit dont il a fallu remettre la dégustation au lendemain, que j’ai pensé à le préparer en carpaccio. La nuit porte conseil : pour une fois qu’un dicton s’applique à la vraie vie ! On a vu ce qu’il en était de jouer avec la nourriture. Quant à en perdre un pour en retrouver dix, ou encore faire ce qu’il vous plaît au mois de mai, autant vous dire que je n’en vois pas tous les jours la couleur (bleu ciel).

Ce carpaccio fournit une entrée simple, légère, bonne, originale ; de celle qui te fais te demander comment tu n’y a pas pensé plus tôt. La truite, je la préfère au saumon car moins grasse en goût, plus ferme en texture, et aussi je la choisis bio, pour m’assurer que, bien qu’élevée (il ne faut pas se leurrer), elle ait vécu dans de bonnes conditions, dans une eau de qualité, sans antibiotiques, vaccinations, OGM et tutti. Orange et citron apportent au duo une douce fraîcheur, que parachève la jolie aneth.

En carpaccio l’artichaut !


Carpaccio d’artichaut et de truite
En entrée pour 4

– 1 artichaut
– 2 tranches de truite fumée
– Aneth
– 1 citron
– 1 orange
– huile d’olive
– poivre, sel

Faire cuire à l’avance l’artichaut à la vapeur 30 à 40 minutes selon la grosseur. Une fois refroidi, prélever la chair des feuilles et couper le cœur en lamelles. Faire de même avec la truite. Disposer dans un plat en alternant artichaut et truite. Mélanger le jus de citron, d’orange, une cuillère à soupe d’huile d’olive, poivre sel et la moitié des brins d’aneth. Verser sur le carpaccio, recouvrir d’un film et laisser mariner au frais 1 heure minimum.

Avant de servir, parsemer du reste d’aneth.

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