En cette toute fin de mois d’octobre, alors que la rentrée est depuis belle lurette oubliée et que le temps du travail bat son plein, voici une toute nouvelle série : celle du bento à la française.
Le concept : se mitonner de délicieux menus à emporter, avec la touche bento, et des ingrédients cocorico, c’est à dire faciles à trouver chez nous. Une idée qui a longuement mûrie depuis mon retour du Japon. Après avoir quelques temps salivé-desespéré devant d’adorables recettes de bentos, toutes plus irréalisables les unes que les autres, je me suis mise à expérimenter avec les produits du quotidien. Bonheur, j’avais trouvé mon nouveau terrain de jeu !
Et pour t’essayer toi aussi à cet exercice hautement jubilatoire, voici quelques conseils, et une première bento-recette :
1. Le matériel pour bento
Deux possibilités s’offrent à toi :
– Soit tu craques pour un vrai bento, commandé en ligne comme chez Bento & Co, ou acheté en magasin, à Paris chez l’épicerie Kioko, ou encore les librairies Junku et Komikku. Un conseil, choisis le très soigneusement : il faut qu’il soit suffisammet grand, qu’il dispose d’un système de fermeture (souvent un large élastique), et aussi qu’il possède un compartiment avec couvercle hermétique pour les préparations mouillées.
– Soit, tu te fabriques toi-même ta jolie boîte à déguster en faisant la part belle à la récup’. Avec en premier lieu, la bonne vieille boîte en fer du type galettes bretonnes. On en a tous une chez soi, pas vrai ? Il en existe de multiples sortes aux allures folles, à dénicher dans le grenier de mamie ou encore dans les brocantes pour 3 sous. Attention, l’ addiction te guette ! Perso, je me suis depuis consituée une belle collection, au plus grand désespoir du marin… Ensuite, on garnit sa merveille de différentes boîtes dotées de couvercles, tupperwares ou recyclées de sa dernière virée chez l’asiat’ du coin.
2. Le timing du bento
Quand cuisiner son bento ? Saches que c’est aux aurores que la parfaite ménagère japonaise préparer les paniers repas de son mari et ses enfants. Mais pour toi (moi) qui peine déjà à négocier avec ton réveil le temp suffisant pour sauter dans ta douche (t’y brosser les dents) et avaler un rapide petit-déjeuner (ou pas), mieux vaut t’y prendre la veille, en même temps que le dîner. Tu feras d’une pierre deux coups, d’autant que la cuisine du bento adore les restes :
3. La cuisine bento
– La fête des restes : la purée de brocoli se transforme en croquettes, le pain sec se métamorphose en pain perdu salé ou sucré, le bout de poulet rôti devient un effiloché aux pommes et raisins secs sur un lit de choux-rouge,… Avec ton bento, tu vas vite te retrouver à doubler les proportions du dîner, juste pour le plaisir de les relooker pour le lendemain !
– chaud ou froid ? Si tu n’as pas de quoi réchauffer ton bento, il sera préférable de cuisiner à l’huile plutôt qu’au beurre. Dessert mis à part, on aime pas trop sentir sur la langue des aliments raidis par le beurre refroidi… Sinon, il faut savoir qu’au Japon, on est beaucoup plus habitué à manger froid, pour le plus grand bonheur des papilles. Fais le test : à température ambiante, les plats ont souvent davantage de saveurs que chauds ! C’est notamment le cas du flan salé dont tu trouveras la recette ci-dessous.
– Revisitons nos classiques version réduite : mini-quiche aux oignons, clafoutis salé aux broclis, petit reste de blanquette… Au lieu d’avoir un plat unique, composer plusieurs petites portions de différentes préparations. Au final, on en mange moins, mais on est tout aussi repu : le bento nous nourrit autant par les yeux et les papilles, que l’estomac. Bonne nouvelle pour la ligne !
Et pour ce premier bento, je te propose un menu de début d’automne, qui allie de traditionnelles röstis au potimarron à des épinards à la japonaise et un flan aux champignons du type chawan-mushi, accompagné d’un rouleau de printemps version sucrée à la figue et aux noix.
Bento de début d’automne
Pour 1 bento
– 2 oeufs
– röstis de potimarron : 200g de chair de potimarron, 1/4 d’oignon jaune, 2 càcafé farine, sel & poivre, 1càsoupe huile de tournesol ou colza.
– flan japonais : 1 champignon paris, 25ml de bouillon de légume, sel & poivre.
– épinards aux graines de tournesol : 100g d’épinards frais, 1 càsoupe de graines de tournesol, 1/2 cà soupe de sucre ou sirop d’agave, 1/2 càsoupe sauce soja, 1càsoupe de bouillon.
– rouleau aux figues : 2 figues, càsoupe cerneaux de noix, 1 càs de sucre, 1 noix de beurre, 1 feuille de riz.
Battre le oeufs en omelette, réserver.
1. les röstis : râper grossièrement oignon et potimarron, presser la préparation entre les mains pour faire sortir le maximum de jus. Ajouter le 1/4 des oeufs battus (soit 1/2 oeuf), la farine, saler poivrer. Former de petits palets avec le mains. Faire chauffer l’huile dans une poêle antiadhérente. Une fois bien chaude, déposer les palets en les applatissant légèrement. Laisser cuire à découvert sur feu moyen environ 8-10 minutes de chaque côté, les retirer lorsqu’elles sont bien dorées et moelleuses à l’intérieur. Se déguste plutôt chaud.
2. le flan aux champignons : faire réchauffer le bouillon, en réserver pour les épinards 1càsoupe. Emincer finement le champignon (garder une jolie lamelle à mettre sur le dessus), le mélanger au reste d’oeufs battus. Saler, poivrer, ajouter le bouillon. Verser dans un ramequin, couvrir (de film ou d’une coupelle renversée) et mettre à cuire 15 minutes à la vapeur au bain marie (càd dans une casserole d’eau avec couvercle). Se déguste tiède voire froid.
3. les épinards. Mettre à bouillir 1/2 litre d’eau, laver et équeuter les épinards, les plonger 1 minute dans l’eau bouillante. Egoutter et plonger immédiatement dans de l’eau froide (pour préserver leur beau vert). Egoutter et presser avec les mains pour faire sortir l’excédent d’eau. Réserver. Faire torréfier dans une poêle à sec sur feu vif les graines de tournesol jusqu’à ce qu’elles dorent, puis les moudre. Mélanger la càsoupe de bouillon, la sauce soja et le sucre jusqu’à dissolution. Ajouter le tournesol, puis les épinards, mélanger, réserver. Se déguste froid.
4. Rouleau aux figues. Retirer le pédoncule des figues, couper le fruit en morceaux et faire revenir 5 minutes dans le beurre saupoudré de sucre. Torréfier les noix à sec, les concasser grossièrement. Faire tremper 30 secondes la feuille de riz dans de l’eau tiède, disposer sur un linge propre et monter comme un rouleau de printemps classique : voir ici la technique.
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