Dans mon jardin, les parterres originalement destinés aux fleurs ont été reconvertis en bric-à-brac potentiellement comestible : aromates, plants de courgette, de melon, fleurs comestibles, plant de tomates. J’ai aussi planté il y a un mois un plant de rhubarbe : et tous les jours je le regarde pousser avec une idée de crumble derrière la tête.
Toutefois, mon plant ne dépassant toujours pas les 20cm, largement supplanté par mon impatience d’en cuisiner, j’étais sur le point d’aller en acheter, lorsqu’au retour de mon excursion quotidienne pour aller cherche les moussaillons de l’autre côté du village, j’ai retrouvé sur le pas de ma porte un sac dont sortaient de superbes tiges de rhubarbe, d’un rouge-rosé brillant.
J’ai tout de suite pensé avec raison à mes voisins, Nicole et Jean-Pierre, viticulteurs retraité, reconvertis dans le potager. Le leur est un rectangle d’environ 15 mètres de large, et 30 de long : de quoi loger du monde. L’année dernière, alors que l’on venait d’aménager à Saint-Martin-le-Beau, ils nous approvisionnait déjà en fraises, tomates et courges en tous genres : bref, des voisins comme l’on rêve tous d’en avoir.
Cette année encore, c’était plutôt bien parti : on avait eu droit à un beau bol de fraises, et un premier bouquet de rhubarbe avec lequel j’avais fait cette tarte. Mais voilà : le potager de Jean-Pierre et Nicole se trouve tout au bord du Cher, qui comme on le sait, s’est dernièrement transformé en lac géant. Aussi depuis une semaine, le potager est entièrement recouvert d’eau, et « l’on voit juste dépasser de la surface les fleurs jaunes des plants de tomate », dixit Jean-Pierre qui brave tous les jours l’interdiction communale pour aller voir son lopin de verdure (mais chut hein).
Les tiges de rhubarbe m’avaient été données juste avant le désastre, c’étaient en quelque sorte les seules survivantes : il fallait vraiment que je les bichonne. Après mûre réflexion (tarte meringuée ? confiture ? mousse ?) j’ai opté pour la formule crumble, en faisant un plat familial pour nous et un « deux places » pour Jean-Pierre et Nicole.
Je ne cuisine pas souvent de crumble, probablement parce qu’on l’a tellement vu dans les magazines et sur les sites de cuisine. Et pourtant, si je devais choisir une seule recette de dessert, ce serait lui. Il a tout : simplicité, jeu de textures, économie, générosité. Et il peut même être très sain si on a la main légère sur le sucre, et que l’on ajoute dans le crumble des ingrédients intéressants comme la poudre d’amande ou les flocons de céréales. L’occasion pour moi de faire un sort à mes flocons de millet qui trainaient dans mon placard : mais tu peux les remplacer par tes propres flocons de céréale qui traînent dans ton placard : avoine, quinoa, sarrasin, ils feront tous l’affaire.
La menthe fraîche n’est pas indispensable mais donne un coup de baguette magique : alliée à la douceur acidulée du crumble, elle apporte la petite touche fraîche qui fait étinceler le tout. Un vrai coup de coeur !
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