Mise à jour 1er février 2012 : le concept d’un gâteau à base d’oranges entières est encore trop peu connu, mais hautement distingué. C’est une botte secrète que les meilleures patissières se transmettent incognito, depuis Claudia Roden, en passant par Nigella Lawson et Trish Deseine : allez-y sans plus attendre les yeux fermés !
Au Japon, les fraises poussent en hiver. C’est du moins ce que suggère le fait que le gâteau phare de Noël ne soit pas la bûche mais le… fraisier ! De quoi vous étonner, surtout de la part d’un peuple autrement si attentif au passage des saisons. Oui, mais ce serait sans compter cette autre passion que vouent les Japonais pour l’esthétique, et leur goût immodéré pour les harmonies de forme et de couleurs. Or, est ce leur faute si l’habit du père Noël est rouge et blanc ? Et vous en connaissez beaucoup vous des fruits rouges qui poussent en l’hiver ? Résultat des courses, vous assistez à une invasion de fraises sur les étalages à partir de fin novembre, et quand le printemps s’installe, elles disparaissent. Difficile, de résister tout ce temps à leur attrait… Il me fallait du très bon. Et pour changer du régime bananier, je suis passée du côté des agrumes.
Jusqu’alors, le principe répandu de n’utiliser de l’orange que le jus, m’a longtemps prémuni de cuisiner avec ce fruit. Quel gâchis de jeter toute cette chair et cette peau, quand on l’apprécie tant sous la forme d’orangettes ! Puis, j’ai fait la merveilleuse rencontre chez Clotilde d’un gâteau orange et gingembre à base du fruit tout entier, idée que j’ai recroisé peu après chez Sandra. J’ai gardé l’idée du gingembre, retiré quelques œufs et ajouté du tofu soyeux et de la farine, pour une texture plus moelleuse que fondante. Au final, on a ce moelleux tout bronzé, dont l’odeur enivrante et la mie onctueuse et orangée, donne à la sortie du four des envies d’autruche. Être brave. Résister encore un peu et attendre patiemment que le gâteau refroidisse, pour y plonger non pas la tête mais la fourchette : envol assuré, foi d’autruche.
Bonne fin de semaine !
Si vous êtes sans balance, utilisez comme mesure un contenant de 20cl type pot moutarde.
Moelleux orange et gingembre
Pour un moule rond de 20cm d’environ diamètre
– 2 belles oranges
– 4 oeufs
– 150g de farine (1 mesure et demi)
– 150g de sucre roux (1 mesure)
– 1 cuillère à café de levure chimique
– 100g de poudre d’amande (1 mesure)
– 5cl d’huile (1/4 de mesure)
– un doigt de gingembre frais (équivalent à 5cm de long et 3cm de large)
– 2cl de rhum (1 cuillère à soupe)
– 50g de tofu soyeux (peut éventuellement être remplacé par de la ricotta)
Si vos oranges ne sont pas traitées, les laver simplement, sinon, râper la couche superficielle, sans écorcher la chair. Disposer dans une casserole, couvrir d’eau et faire cuire à couvert sur feu doux 1h30. Égoutter, couper en quartiers et réduire en purée au mixer ou à la fourchette.
Dans une jatte, fouetter les œufs, et y verser sucre, l’huile, rhum et purée d’orange. Ajouter le gingembre réduit en purée. Dans une jatte à part, fouetter énergiquement le tofu soyeux pour obtenir une consistance crémeuse, ajouter également au reste.
Préchauffer le four à 180°C. Tamiser farine et poudre d’amande et les incorporer au mélange liquide progressivement. Bien mélanger. Huiler un moule et y verser la préparation. Enfourner une demi-heure, tester la cuisson à l’aide d’un couteau : la lame doit ressortir sèche. Avant de démouler, laisser refroidir un quart d’heure.
Déguster froid, pour pleinement goûter les arômes d’agrume et de gingembre.
Variante : remplacer l’huile par 50g de purée d’amande douce.
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5 réponses à Moelleux orange et gingembre, pour résister aux fraises d’hiver