Bûche de Noël : écorce de chocolat noir, crème de matcha, et cœur de pruneaux

L’hiver approche*. Les arbres se déplument et les jours rétrécissent comme champignons dans une poêle bien chaude. A plus forte raison, on sait que la fin d’année arrive, au rythme de plus en plus soutenu des publications de recettes festives. Au début, on regarde celles-ci avec une nonchalante sympathie. Puis,  à mesure qu’approche la date fatidique du 24 décembre, la lecture devient concentrée puis franchement frénétique : qui n’a pas vécu cette angoisse du menu blanc ?

Toutefois, on peut se demander si cette danse du ventre qui se répète chaque année, n’est pas un peu ridicule voire honteuse en regard de la famine qui continue de sévir dans le monde. Question à laquelle je réponds un massif NON. D’une part, car nous régaler ne nous empêche en rien de donner auprès d’organismes divers : ce n’est plus ruineux mais simple et indolore avec des virements à partir de 10 euros comme chez la Croix Rouge. D’autre part, faire honneur à la nourriture en la préparant avec amour est précisément une manière de ne pas faire l’autruche et de se montrer reconnaissant envers sa bonne étoile.

Or il n’y a pas selon moi de meilleur manière de célébrer la venue de l’hiver par une bûche de Noël. Pourtant, certains la considèrent comme un dessert grossier, tout juste bon à amuser les enfants, qui ne vaut absolument pas les efforts fournis. C’est qu’il n’ont pas encore goûté à une vraie bûche maison… Moi qui fais partie d’une famille de bucherons récalcitrants, je m’efforce chaque année depuis mes dix ans à leur faire changer d’opinion. A leur décharge, il faut dire qu’au début, je suis tombée dans bien des embûches : écorce qui fond ou se craquèle,  biscuit qui se déchire au lieu de rouler, crème pâteuse… En matière de bûche, les possibilités de se planter sont légion. Une année, j’ai même réussi à obtenir une crème constellée de particules blanches : c’était le blanc des oeufs qui avait brûlé !

* « winter is coming » les fans de Game of Thrones auront reconnu la célèbre phrase. A l’approche de l’hiver, c’est un pur bonheur de se plonger dans cette série pleine de capes et d’esprit, au décor grandiose fait d’impressionnantes forteresses et de paysages à la beauté glaciale.

Heureusement depuis, j’ai réussi à faire quelques progrès et au Noël dernier, ma bûche a reçu un accueil qui m’a consolée de tous mes ratés passés. Afin de te les éviter, je t’ai gardé la recette bien au chaud pour te la proposer aujourd’hui. Il y a pas mal de préparations mais crois-moi, le jeu en vaut vraiment la chandelle. Toute en finesse, pas trop sucrée, cette bûche là combine thé matcha, pruneaux et chocolat, avec une pointe de rhum pour ceux qui l’aiment. Une association à la fois originale et évidente à la dégustation. Au moment de servir, la découpe de la bûche sur la table fait grande impression : sous l’écorce brune, se révèle un gâteau roulé autour d’un cœur de pruneaux, lové dans une onctueuse sève verte. Pour cette dernière, j’ai opté pour une crème diplomate, une crème pâtissière à laquelle on ajoute un gélifiant et de la crème fouettée pour obtenir une texture à la fois plus ferme et mousseuse.

L’écorce brune est une chantilly de chocolat pur, montée avec juste un peu de jus des pruneaux, sans crème. Ferme tout en restant crémeuse, elle est parfaite dans son office de couverture mais pourrait très bien aussi servir de ganache pour fourrer un gâteau. Le biscuit roulé quant à lui, est emprunté à Pascale, reine de la bûche, laquelle propose sur Goosto une recette filmée qui fera disparaître en un coup de baguette magique, toutes tes éventuelles appréhensions concernant sa confection. On conseille d’utiliser un moule en silicone mais ça a très bien marché pour moi avec du papier sulfurisé : ma plaque etant plus grande, j’ai d’ailleurs utilisé 2 feuilles, l’une chevauchant légèrement l’autre à l’endroit de la jointure.

Bûche de Noël : écorce de chocolat, crème de matcha, et cœur de pruneaux
Ingrédients pour 8 personnes

Pour le gâteau roulé
– 50 g de sucre en poudre
– 100 g de farine
– 4 oeufs
– 60 g de beurre fondu

Le sirop du roulé
– 5 cl d’eau
– 20 g de sucre
– 1 cuil. à soupe de rhum

Les pruneaux

– environ 10 pruneaux dénoyautés
– 15 cl d’eau bouillante
– 1 cuillère à café de thé matcha
– 1 cuillère à soupe de rhum

La crème diplomate au matcha

– 25cl de lait
– 1/2 cuillère à café d’agar-agar
– 2 cuillères à café rases de thé matcha
– 2 jaunes d’œuf
– 100g de sucre
– 1 cuillère à soupe de rhum
– 15g de fécule de mais (maizena) ou riz
– 10g de farine
– 10 cl de crème liquide bien froide

L’écorce en chantilly au chocolat
– 120g de chocolat
– le jus de macération des pruneaux (soit environ 10cl)

J-2 : Prévoir 2 jattes l’une grande l’autre petite et mettre à congeler des glaçons pour la chantilly. J-1 : on réalise la bûche. JJ : on crâne et on déguste !

Commencer par les pruneaux : porter l’eau à ébullition, hors du feu ajouter le thé matcha et le rhum, mélanger puis verser sur les pruneaux, réserver. Réaliser le sirop :  porter l’eau et le sucre à ébullition, porter hors du feu et ajouter le rhum, mélanger et réserver.

Réaliser le gâteau roulé. Faire fondre le beurre. Séparer les blancs des jaunes. Fouetter les jaunes avec le sucre, jusqu’à ce que le mélange blanchisse, ajouter le beurre puis la farine en mélangeant bien. Préchauffer le four à 200°C (th. 7). Battre les blancs en neige avec une pincée de sel, incorporer progressivement à la pâte à l’aide d’une spatule. Versez la préparation sur une plaque de cuisson (d’environ 30x40cm) recouverte de papier sulfurisé (ou mieux, un moule rectangulaire en silicone) puis étaler en rectangle à l’aide d’une spatule sur une épaisseur d’environ 5-8 mm. Baisser la température du four à 180 °C (th. 6) puis enfourner pour 8 minutes. Recouvrir le biscuit d’un torchon humide puis d’une autre plaque de cuisson. Retourner l’ensemble, retirer la plaque puis le papier sulfurisé. Imbiber le biscuit avec le sirop à l’aide d’un pinceau. Rouler fermement pas sans trop appuyer le gâteau dans le torchon et laisser refroidir tel quel.

Confectionner la crème diplomate : la crème chantilly a besoin de froid pour bien monter, vérifier que la crème liquide est bien au frais et mettre le matériel (les 2 jattes et fouet) 15min au congélateur.
Réaliser la crème pâtissière. Faire chauffer le lait, casser les œufs et séparer les jaunes des blancs. Dans une jatte, mélanger sucre et matcha. Ajouter les jaunes et fouetter jusqu’à ce que le mélange blanchisse et s’épaississe légèrement. Ajouter la farine et la fécule et l’agar-agar, puis verser progressivement le lait chaud en fouettant. Verser dans une casserole et faire épaissir sans cesser de remuer avec une cuillère : la texture doit approcher de celle d’une béchamel épaisse. Verser dans un bol, filmer au contact (le film vient directement se coller sur la crème, pour éviter que ne se forme une croute), et mettre au frais.
Réaliser la chantilly : sortir les jattes et le fouet du congélateur. Dans la grande jatte, mettre la moitié des glaçons et remplir d’un peu d’eau. Y installer la plus petite jatte et fouetter la crème jusqu’à la consistance d’une crème fouettée. Incorporer au mélange précédent, couvrir au contact et réserver au frais.

Réaliser la chantilly au chocolat : Remettre au congélateur fouet(s) et les jattes. Faire fondre au bain marie le chocolat et le jus des pruneaux. Mélanger jusqu’à ce que le chocolat soit fondu. Transvaser dans la petite jatte et mettre en place le bain-marie froid comme pour la chantilly. Fouetter pour faire monter le chocolat en chantilly comme précédemment.

Monter la bûche : tailler le biscuit en un rectangle prore et étaler sur l’une de ses faces la crème diplomate à l’aide d’une spatule. Garnir une extrémité d’un rang de pruneaux marinés et rouler. Égaliser les extrémités de la bûche. Découpez les extrémités en biais et les disposer sur le flanc pour imiter les ramifications. Réserver au frais.

Montage final : étaler sur la bûche la chantilly au chocolat, en imitant l’écorce avec ou sans fourchette. Disposer sur le plat de service et mettre au frais 2 heures minimum.

Au moment du service, créez l’effet de surprise en la tranchant sous les yeux de vos convives.

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Théramisu | Thé’llement bon !

Une idée de dessert tant facile à préparer que surprenante à déguster, idéale pour les jours de fête. Café liégois, moka, éclair au café,… Si on on a l’habitude d’inviter le café dans nos desserts, c’est moins le cas du thé, qui passe rarement le cap des sablés arômatisés au Earl Grey. Certes, ces dernières années, le thé matcha, cette poudre de thé vert venue du Japon, est devenu très à la mode en pâtisserie. Avec sa pointe d’amertume et sa saveur herbacée, le matcha apporte une touche végétale particulièrement savoureuse pour équilibrer le sucre dans les desserts. Macarons, éclairs, religieuses, opéra, tous nos grands classiques ont ainsi connu leur révolution verte : si tu n’y as pas encore goûté, vas donc faire un tour chez Aki boulangerie,  ou bien Sadaharu Aoki, pour du très haut de gamme.

Mais pourquoi ne pas étendre la pratique à d’autres sortes de thés ?

 

 

 

Place maintenant à la recette. L‘idéal est de préparer le théramisu la veille, pour que les arômes aient bien le temps de se développer.

Théramisu
Pour 4 belles parts ou 6 raisonnables

– 250g de mascarpone
– 3 oeufs
– 25 boudoirs
– 80g de sucre semoule
– 1/2 càcafé (1g) de thé Earl Grey
– 1 tasse (140ml) de thé Earl Grey fortement infusé
– cacao amer
– facultatif : amandes ou noix torréfiées et concassées.

Pour obtenir de la poudre de thé, 2 astuces : le moudre au mortier, ou le récupérer au fond de la boîte de thé. Préparer la crème de mascarpone : casser les oeufs et séparer les jaunes des blancs. Dans une jatte, combiner la poudre de thé, le sucre et les jaunes d’oeuf. Battre jusque le mélange devienne mousseux et oncteux. Incorporer délicatement la mascarpone. Monter les blancs en neige avec une pincée de sel (une pincée de bicarbonate de sodium aide bien aussi). Incorporer délicatement les blancs en neige au premier mélanger, réserver. Dans un récipient à fond plat, disposer les boudoirs et les arroser du thé chaud. Laisser tremper environ une minute.

Monter le théramisu : commencer par un socle de boudoirs, recouvrir de la moitié de la crème au thé, saupoudrer de cacao. Réitérer l’opération une seconde fois. Couvrir d’un film et mettre au frais. Avant de servir, saupoudrer à nouveau de poudre cacao et éventuellement d’amandes ou noix torréfiées et concassées.

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Harakiriz : cessons de le martyriser ! | Riz aux champignons façon japonaise

riz aux champignons cuisson japonaise

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S’il est une chose en France dont l’on ne peut pas être fier, c’est la manière dont l’on cuisine le riz. Tandis que partout, on rivalise d’idées plus délicates les unes que les autres pour cuire et assaisonner cette céréale, ici on la noie sans pitié dans des litres d’eau. Voire parfois même on ajoute du sel en début de cuisson – au cas où ça cuirait comme des nouilles. Résultat : un riz sans goût et pâteux, à mille lieux du met moelleux et caramélisé par endroits, délicatement parfumé que l’on sert par exemple au Japon.

A quoi doit-on pareille méconnaissance ? Au fait  d’abord que nous avons mis beaucoup de temps à l’adopter dans nos assiettes et notre sol : si des rizières sont implantées en Camargue dès le XVIe siècle, il faudra attendre le XXe siècle pour qu’il soit cultivé et consommé en France. Par ailleurs, on dit facilement que le riz est long et délicat à cuire comparé aux patates et aux pâtes. Une observation vraie en partie seulement : car la cuisson du riz ne demande en réalité qu’une quinzaine de minutes !

Il suffit une bonne fois pour toute d’adopter les bons gestes et les justes proportions : ci-dessous croque-dessiné et recette, à imprimer et coller sur le réfrigérateur !

Cette recette de riz aux champignons, appelé au Japon kinoko takikomi gohan, peut bien entendu être utilisée pour cuire du riz nature en retirant tous les ingrédients additifs (sauce soja, champignons, gingembre). Compter pour un volume de riz, 110% d’eau (soit pour 100g de riz, 110g d’eau). On peut également varier la garniture selon la saison : chataîgnes en hiver, légumes primeur au printemps, tomates en été,… Il ne s’agit d’une recette traditionnelle mais d’une adaptation francisée avec des ingrédients faciles à trouver en France, pour une version purement japonaise, voir notamment le kinoko takikomi gohan de Just Hungry .

 

 

 

 

 

La recette, la voici illustrée, histoire que ce soit joli sur le frigidaire ;). Au préalable, trois précisions concernant le choix des ingrédients :
sauce soja : Il existe mille sortes de sauces soja provenant de différentes régions d’Asie, si tu peux, choisis de la japonaise, au goût bien marqué et fermentée naturellement. Et aussi : pour cuire le riz vinaigré voir cette de recette de riz à sushis.
le riz : quand je n’ai pas de riz japonais (ce qui m’arrive systématiquement maintenant), j’utilise du riz rond tout simple, vendu dans les rayons comme « riz à dessert ». On peut également réaliser cette recette avec du riz pour rizotto. Eviter en revanche le riz long type basmati, dont les grains fins risquent de se briser.
le kombu : il s’agit d’une algue aux hautes qualités émollientes (attendrit le riz) et gustative (il s’agit de l’un des ingrédients phares du goût umami). Produit au Japon mais aussi en Bretagne, on le trouve de plus en plus facilement dans les magasins type bio.

Liste des ingrédients (pour faire directement les courses)
En accompagnement pour 2
– 120g de riz rond
– 130g d’eau (130ml)
– 80g de champignons au choix (ici des champignons de paris)
– 2 càsoupe de sauce soja
– 2 càsoupe de vin blanc
– 1 dé de gingembre
– facultatif : 1 morceau de kombu (d’environ 5cm)

Pour agrandir la recette, cliquer dessus, pour l’imprimer, cliquer droit.

riz aux champignons façon japonaise

 

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Mushroom Rice Japanese style

Plus de recettes de riz :
Salade de riz noir au wasabi
Riz vinaigré à sushi
Risotto au miso et épinards
Futomakis au maquereau et shiso

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Velouté aux lentilles vertes et croûtons au curry | Amoureusement soupe !

Soupe qui peut ! Ce samedi 10 novembre, se déroule à Paris la seconde édition du festival de la Soupe. Si tu penses que la soupe c’est-fait-pour-grandir (ou pas), et que tu es très satisfait de ta taille (ou pas), ce festival est pour toi. Une journée exclusivement dédiée à la soupe où tu seras accueilli par une solide équipe de cuistos-blogeurs qui te proposeront de déguster 1001 soupes réalisées sur place.  Parmi lesquelles un velouté « Trop chou », ou encore une soupe « la vie en rose » et un intriguant « velouté du désert » (à la bave de chameau?).

Personnellement, j’adore (naviguer) sur la soupe, et ce depuis toute petite : la suite en BD. Mais attention, pas dans n’importe quelle condition ! Il faut qu’elle soit veloutée à souhait, d’une texture onctueuse et homogène, sans morceaux dedans (croûtons mis-à-part), ni filaments qui se coincent dans les dents (les poireaux restent dans leur tarte). Et ce n’est pas maintenant que je suis passée côté fourneaux, que je vais en démordre, car niveau préparation, c’est le pied intégral. On laisser cuire ses aliments dans une casserole dans un peu d’eau, on mixe et tadaaam, ça-y-est-le-velouté-est-prêt.

Et pour couronner le tout, on peut facilement en faire un repas complet en combinant par exemple légumineuses et céréales, une association magique hautement protéinée. Ici, il s’agit de lentilles vertes du puy, combinées à des croûtons de pain de blé complet qui outre le croquant, apporte les nutriments complémentaires permettant aux lentilles d’être bien assimilées par l’organisme. Niveau goût, la pomme amène de la douceur et une pointe acidulée, le céleri quant à lui verdit et relève la lentille, tandis que le curry apporte force et chaleur à l’ensemble.

 

 

 

 

 

 

Et toi, aimais-tu la soupe petit(e) ? Ci-dessous la recette, qui n’a pas besoin de dessin tellement elle est simple. Pas d’ingrédients farfelus, juste une pomme pour apporte douceur et acidulé. Pour les croûtons, j’ai opté ici pour du pain de mie en gros morceaux, qui devient à la fois croustillant et moelleux, mais tu peux bien entendu utiliser un autre type de pain, en le coupant toutefois en plus petit dés s’il est plus dense.

Velouté aux lentilles vertes du Puy, pomme et céleri, croûtons au curry
Pour 2 plats complets

– 120g de lentilles
– 1/2 litre d’eau ou de bouillon de légume
– 1/2 oignon jaune
– 1 pomme moyenne à la fois sucrée et acidulée type Reinette
– 50g de feuilles de céleri
– 1 cuillère à café d’une bonne poudre de curry
– pour les croûtons : 3 belles tranches de pain de mie complet, une belle noix de beurre ou une cuillère à soupe et demi d’huile au choix, 1/2 cuillère à café d’une bonne poudre de curry

Dans une casserole, émincer l’oignon, le faire revenir quelques minutes dans un peu d’huile et le curry. Ajouter la pomme coupée en dés. Laver les lentilles, les égoutter, puis les verser sur l’oignon, ajouter l’eau. Laisser cuire 25 minutes à couvert sur feu doux. Assaisonner de sel et poivre, ajouter les feuilles de céleri (en gardant quelques unes pour le décor), laisser cuire 5 minutes de plus puis mixer.
Réaliser les croûtons : les couper en dés. Dans une poêle sur feu moyen-vif, faire fondre le beurre ou l’huile avec le curry, ajouter les croutons, assaisonner de sel et poivre et faire dorer environ 2 minutes de chaque côtés.

Servir bien chaud avec les croûtons à part.

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Spleepy Bentow | Niku dangos et crème de potimarron

Demain c’est Halloween. En France, on est mi-figue mi-raisin vis-à-vis de cette fête anglo-saxonne. Une relation ambivalente qui plonge sans doute loin ses racines dans l’histoire mouvementée des Français et des Grand-Bretons. Mais qui s’explique aussi par la concurrence d’autres fêtes de tradition plus ancienne. A ce propos, entre Halloween / la fête des morts / la Toussaint, tu t’y retrouves, toi ? Moi qui étais un brin déboussolée, je me suis renseignée, et cela donne :

Halloween le 31 octobre, une fête d’origine celtique dont le personnage central est Jack-o’-lantern, un Irlandais culotté, qui s’est même fait refuser l’entrée aux enfers.

– La Toussaint, célébrée le 1er novembre, est une fête d’origine catholique. Elle est associée aux premières vacances scolaires sous le signe de la patate. Jadis dans les campagnes, c’étaient en effet la période de sa récolte et de nombreux enfants manquaient à l’école pour prêter main forte à leurs parents. D’où l’instauration progressive de vacances de Toussaint appelées « vacances patates » .

La fête des morts quant à elle a lieu en France le 2 novembre. Après les  glorieux saints, il s’agit d’aller honorer les défunts ordinaires de sa famille, en allant fleurir leur tombe. C’est d’ailleurs bien la seule journée où l’on verra du monde au cimetière en France. Tandis qu’en Grande-Bretagne, on a aucun problème à aller faire une ballade au cimetière ou même y pic-niquer, comme j’en avais pris l’habitude avec des amis anglais lorsque je vivais à Edimbourg, dans le splendide cimetière de Greyfriars. Certes, on ne voudrait pas y voir organisées de grandes parties de beuverie – quoi que au Japon on y trouve rien à redire. Mais je trouve bien dommage que personne ne profite de ces vastes et calmes espaces que sont les cimetières, surtout lorsqu’ils se trouvent au coeur d’une grande ville comme Paris.

 

 

 

 

C’est donc parti pour un Sleepy  bento. A glisser dans une authentique boîte japonaise, un bento à la française fabriqué maison. Avec des « niku dango », boulettes de viande d’inspiration japonaise, nappées d’une délicieuse sauce aigre-douce. Pour une version végétarienne, réaliser ces petites croquettes aux haricots, ou encore de mini steaks au tofu. Avec en dessert, une crème au potimarron ultra simple à réaliser et délicieusement onctueuses, sans une once de crème.

Spleepy Bentow aux niku-dangos
Pour 1 bento

– 1 oeuf
– 1/2 poireau
– 6 niku-dangos: 100g steak haché, 3g de chapelure grossière (ou pain sec, l’équivalent d’une biscotte, perso j’ai utilisé un Wasa fibre)
– la sauce : 1 cuillère à soupe de ketchup, 1 cuillère à soupe de sauce soja, 1 cuillère à soupe de vinaigre de cidre.
– la crème de potimarron : 70g de potimarron, 15g de sucre (1càsoupe), cannelle.
– le riz aux champignons : 60g de riz, 66 ml d’eau, 2 cà café de sauce soja, 2 champignons de paris, 2 cà café de vin blanc (facultatif). Le décor tête de mort : quelques bouts de feuille nori à sushi.

Préparer les dango niku (6 boulettes) : prélever 40g du poireau (tronçon de 5cm) dans sa partie tendre, l’émincer finement et le faire revenir quelques minutes dans un peu d’huile. Faire cuire le reste du poireau 15min dans de l’eau bouillante, égoutter et assaisonner d’une vinaigrette classique avec une pointe de sauce soja. Battre l’oeuf en omelette, en prélever 1/3, garder le reste pour le dessert. Mélanger le 1/3 d’oeuf, la viande, la chapelure et les poireaux, assaisonner de poivre et d’un peu de sel, sachant que la sauce est déjà bien salée.

Former des boulettes, réaliser la sauce en mélangeant ketchup, vinaigre et sauce soja. Faire cuire les boulettes une dizaine de minutes dans une poêle anti-adhérente bien chaude avec un tout petit peu d’huile. Puis, retirer les boulettes, éteindre le feu et déglacer immédiatement avec la sauce en grattant les sucs. Rajouter les boulettes et les napper de sauce. Aussi bon chaud que froid.

Le riz aux champignons : Laver le riz jusqu’à ce que l’eau soit claire. L’égoutter, le verser dans une casserole puis ajouter dans l’ordre : l’eau, la sauce soja, le vin blanc, les champignons émincés. Couvrir et porter à ébullition, puis baisser sur feu doux et cuire 12 minutes. Eteindre le feu et laisser couvert 10 minutes de plus. C’est prêt !

Réaliser la crème : faire cuire le potimarron jusqu’à ce qu’il soit fondant, le réduire en une fine purée (pour une texture bien homogène, retirer la peau), mélanger au reste d’oeuf, au sucre et à la cannelle. Verser dans un ramequin et cuire dans au bain-marie une quinzaine de minutes une casserole couverte (envelopper le couvercle d’un linge pour que l’eau ne s’égoutte pas dans votre crème).

Rassembler le tout dans votre bento et régalez-vous où que vous soyez !

 

 

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Bento à la française | Boîte à déguster

En cette toute fin de mois d’octobre, alors que la rentrée est depuis belle lurette oubliée et que le temps du travail bat son plein, voici une toute nouvelle série : celle du bento à la française.

Le concept : se mitonner de délicieux menus à emporter, avec la touche bento, et des ingrédients cocorico, c’est à dire faciles à trouver chez nous. Une idée qui a longuement mûrie depuis mon retour du Japon. Après avoir quelques temps salivé-desespéré devant d’adorables recettes de bentos, toutes plus irréalisables les unes que les autres, je me suis mise à expérimenter avec les produits du quotidien. Bonheur, j’avais trouvé mon nouveau terrain de jeu !

 

 

Et pour t’essayer toi aussi à cet exercice hautement jubilatoire, voici quelques conseils, et une première bento-recette :

1. Le matériel pour bento

Deux possibilités s’offrent à toi :
Soit tu craques pour un vrai bento, commandé en ligne comme chez Bento & Co, ou acheté en magasin, à Paris chez l’épicerie Kioko, ou encore les librairies Junku et Komikku. Un conseil, choisis le très soigneusement : il faut qu’il soit suffisammet grand, qu’il dispose d’un système de fermeture (souvent un large élastique), et aussi qu’il possède un compartiment avec couvercle hermétique pour les préparations mouillées.
– Soit, tu te fabriques toi-même ta jolie boîte à déguster en faisant la part belle à la récup’. Avec en premier lieu, la bonne vieille boîte en fer du type galettes bretonnes. On en a tous une chez soi, pas vrai ? Il en existe de multiples sortes aux allures folles, à dénicher dans le grenier de mamie ou encore dans les brocantes pour 3 sous. Attention, l’ addiction te guette ! Perso, je me suis depuis consituée une belle collection, au plus grand désespoir du marin… Ensuite, on garnit sa merveille de différentes boîtes dotées de couvercles, tupperwares ou recyclées de sa dernière virée chez l’asiat’ du coin.

2. Le timing du bento

Quand cuisiner son bento ? Saches que c’est aux aurores que la parfaite ménagère japonaise préparer les paniers repas de son mari et ses enfants. Mais pour toi (moi) qui peine déjà à négocier avec ton réveil le temp suffisant pour sauter dans ta douche (t’y brosser les dents) et avaler  un rapide petit-déjeuner (ou pas), mieux vaut t’y prendre la veille, en même temps que le dîner. Tu feras d’une pierre deux coups, d’autant que la cuisine du bento adore les restes :

3. La cuisine bento

– La fête des restes : la purée de brocoli se transforme en croquettes, le pain sec se métamorphose en pain perdu salé ou sucré, le bout de poulet rôti devient un effiloché aux pommes et raisins secs sur un lit de choux-rouge,… Avec ton bento, tu vas vite te retrouver à doubler les proportions du dîner, juste pour le plaisir de les relooker pour le lendemain !
– chaud ou froid ? Si tu n’as pas de quoi réchauffer ton bento, il sera préférable de cuisiner à l’huile plutôt qu’au beurre. Dessert mis à part, on aime pas trop sentir sur la langue des aliments raidis par le beurre refroidi… Sinon, il faut savoir qu’au Japon, on est beaucoup plus habitué à manger froid, pour le plus grand bonheur des papilles. Fais le test : à température ambiante, les plats ont souvent davantage de saveurs que chauds ! C’est notamment le cas du flan salé dont tu trouveras la recette ci-dessous.
Revisitons nos classiques version réduite : mini-quiche aux oignons, clafoutis salé aux broclis, petit reste de blanquette… Au lieu d’avoir un plat unique, composer plusieurs petites portions de différentes préparations. Au final, on en mange moins, mais on est tout aussi repu : le bento nous nourrit autant par les yeux et les papilles, que l’estomac. Bonne nouvelle pour la ligne !

Et pour ce premier bento, je te propose un menu de début d’automne, qui allie de traditionnelles röstis au potimarron à des épinards à la japonaise et un flan aux champignons du type chawan-mushi, accompagné d’un rouleau de printemps version sucrée à la figue et aux noix.

Bento de début d’automne
Pour 1 bento

– 2 oeufs
röstis de potimarron : 200g de chair de potimarron, 1/4 d’oignon jaune, 2 càcafé farine, sel & poivre, 1càsoupe huile de tournesol ou colza.
flan japonais : 1 champignon paris, 25ml de bouillon de légume, sel & poivre.
épinards aux graines de tournesol : 100g d’épinards frais, 1 càsoupe de graines de tournesol, 1/2 cà soupe de sucre ou sirop d’agave, 1/2 càsoupe sauce soja, 1càsoupe de bouillon.
rouleau aux figues : 2 figues,  càsoupe cerneaux de noix, 1 càs de sucre, 1 noix de beurre, 1 feuille de riz.

Battre le oeufs en omelette, réserver.
1. les röstis : râper grossièrement oignon et potimarron, presser la préparation entre les mains pour faire sortir le maximum de jus. Ajouter le 1/4 des oeufs battus (soit 1/2 oeuf), la farine, saler poivrer. Former de petits palets avec le mains. Faire chauffer l’huile dans une poêle antiadhérente. Une fois bien chaude, déposer les palets en les applatissant légèrement. Laisser cuire à découvert sur feu moyen environ 8-10 minutes de chaque côté, les retirer lorsqu’elles sont bien dorées et moelleuses à l’intérieur. Se déguste plutôt chaud.
2. le flan aux champignons : faire réchauffer le bouillon, en réserver pour les épinards 1càsoupe. Emincer finement le champignon (garder une jolie lamelle à mettre sur le dessus), le mélanger au reste d’oeufs battus. Saler, poivrer, ajouter le bouillon. Verser dans un ramequin, couvrir (de film ou d’une coupelle renversée) et mettre à cuire 15 minutes à la vapeur au bain marie (càd dans une casserole d’eau avec couvercle). Se déguste tiède voire froid.
3. les épinards. Mettre à bouillir 1/2 litre d’eau, laver et équeuter les épinards, les plonger 1 minute dans l’eau bouillante. Egoutter et plonger immédiatement dans de l’eau froide (pour préserver leur beau vert). Egoutter et presser avec les mains pour faire sortir l’excédent d’eau. Réserver. Faire torréfier dans une poêle à sec sur feu vif les graines de tournesol jusqu’à ce qu’elles dorent, puis les moudre. Mélanger la càsoupe de bouillon, la sauce soja et le sucre jusqu’à dissolution. Ajouter le tournesol, puis les épinards, mélanger, réserver. Se déguste froid.
4. Rouleau aux figues. Retirer le pédoncule des figues, couper le fruit en morceaux et faire revenir 5 minutes dans le beurre saupoudré de sucre. Torréfier les noix à sec, les concasser grossièrement. Faire tremper 30 secondes la feuille de riz dans de l’eau tiède, disposer sur un linge propre et monter comme un rouleau de printemps classique : voir ici la technique.

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Rouleau d’automne | Technique du rouleau de printemps en BD

Voici une version automnale et locale du célèbre rouleau de printemps, accompagné d’une BD vous montrant toute les étapes de confection. La galette de riz se trouve maintenant très facilement en magasins, souvent dans le rayon « saveur du monde ». Relativement bon marché, elle offre l’immense avantage de se conserver très longtemps, et d’être directement prête à l’emploi : il suffit juste de la tremper quelques secondes dans l’eau. Pense-y pour varier des sempiternels sandwichs !

Autre indéniable avantage, elle adore les restes et s’adapte à toutes sortes de contenant. Ici, elle est fourrée au fromage de chèvre type bûche, et de chutney maison sur un lit zébré d’épinards frais et de carotte : une alliance hautement réconfortante en ces temps maussades. Mais il existe plein d’autres associations possibles, en voici quelques unes :
saumon fumé, concombre, amandes et épinards frais avec une sauce à base de yaourt, aneth, citron.
poulet cuit, parmesan, roquette, pignons de pin avec une sauce au pesto rallongée de jus de citron.
tofu mariné (dans un mélange de sauce soja, gingembre, citron et sucre), avec de l’avocat, de la pomme finement tranchée et des noix, le tout servi avec une sauce à base de sauce soja, vinaigre de cidre et jus de pomme.
porc et chutney, gouda sur un lit de choux blanc finement émincé.

Concernant la technique de roulage, elle est toute simple à condition de connaître 2-3 astuces. Pour faire joli, on joue sur la transparence : ici, des bandes de carottes orange pétard sur fond d’épinards vert profond. Le chutney maison peut bien entendu être remplacé par un chutney acheté en magasin (aux pommes par exemple). Mais assez discuté, voici le croque-dessiné :

Pour l’agrandir, cliquer dessus, puis pour l’imprimer, cliquer droit.

Et parce que je me dis que peut-être certains lisent depuis leur smartphone (j’ai tort ?), voici la liste écrite des ingrédients de la recette :

Rouleaux d’automne

Pour 4 rouleaux : – 2 carottes – 80g épinards frais – 100g fromage de chèvre – 20g graines tournesol – 4 càs de chutney ; pour la sauce : – 2 càs de vinaigre de cidre – 4 càs de jus de pomme – 2càs sauce soja – 1 dé (10g) gingembre râpé.

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Chutney anti-gaspi | Que faire de fruits gâtés ?

Demain est placé sous le signe de la récupération. Après le banquet des 5000, organisé samedi dernier à l’hôtel de ville sur une idée de Tristam Stuart , Canal + diffuse mercredi 17 octobre le documentaire « Global gâchis » d’Olivier Lemaire. Plus que jamais, comme l’écrit A Nous Paris, recycler devient non seulement éthique et économique, mais surtout cool. Personnellement, je ne me rappelle pas n’avoir jamais été aussi en faveur de la mode (ou peut-être si, lorsque le style rétro m’a permis de ressortir les vieux godillots maternels)… En espérant sans trop y croire qu’on nous épargnera les excès liés au « top tendance » qui risquerait d’en braquer plus d’un… Ceci dit, des gens qui font la queue devant les poubelles du supermarché, ça serait diablement efficace pour convaincre les grandes surfaces de les proposer à prix réduit !

En clin d’oeil à nos voisins britanniques à qui revient l’initiative du banquet des 5000, ma récup’proposition est un chutney anti-gaspi, qui accompagnera parfaitement viandes froides, fromages, se glisse dans des sandwichs et bien d’autres choses encore… En attendant que je vous en donne une recette « mise en pratique » à venir cette semaine, je vous mets au défi de la deviner ! Un indice : elle est en arrière plan de l’illustration ci-dessus.

Voici donc la recette : pour l’agrandir, cliquer dessus, puis pour l’imprimer, cliquer droit.

 

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Croque animé # 1 | Golden Blog Awards 2012

Pour rire (et aussi t’encourager supresivement à voter èvé), je t’ai mitonné un petit croque-animé pour les Golden Blog Awards. A la manière des Césars du Cinéma, ou encore des Victoires de la musique, il s’agit de récompenser chaque année des blogs de qualité. Ce petit exercice, m’a donné bien (du travail) des idées à développer. Pourquoi de pas faire ainsi des recettes animées, agrémentées de musiques bien trouvées pour vous faire voyager les yeux mais aussi les oreilles ?
Qu’en pensez-vous ? En attendant, le premier croque-animé, le voilà :

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Misotto aux épinards frais | Risotto végétal

Au sujet de tamagoyakis et d’anguilles qui te rendent super genki, j’évoquai l’immonde mensonge de Popeye, qui a fait croire à des générations d’enfants que les épinards étaient bourrés de fer. Toutefois, ce bougre de faux jeton à la sauce tartare n’avait pas totalement tort, quand il disait que les épinards vous rendaient fort. Car ils sont en revanche pleins d’antioxydants, surtout lorsqu’ils sont cuits. Comme octobre sonne la fin de leur saison, offrons nous en donc une bonne cure. Et tant qu’à faire, faisons les naviguer aux côtés du miso, cette pâte de soja hautement nutritive : en savoir plus sur le miso.

Avant de te laisser aux gif-animé et croque-dessinés, permets-moi de te rappeler que si tu souhaites soutenir le blog, tu peux voter chaque jour aux Golden Blog Awards  jusqu’au 22 octobre.

Mon tout est un misotto végétal puissamment vert et crémeux, délicieusement relevé d’une pointe citronnée. Itadakimasu !

 

 

 

Pour agrandir la recette, cliquer dessus, puis pour l’imprimer, cliquer droit.

 

 

 

 

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