Cheesecake renversé sans four | Ramenons la fraise

La raison de cette recette de cheesecake les pieds en l’air, se trouve (ou plutôt ne se trouve pas) dans l’absence de four.

Ciel, mon four !

Dépourvue de cet outil capital qui fournit jusqu’à la terminologie de « fournaux« , je n’allais tout de même pas non plus me priver de cheesecake, alors que dehors, il se met à faire vraiment chaud. Partant de l’observation que, outre la fraîcheur, ce que j’aime dans le cheesecake, c’est le sucré-salé de l’onctueuse préparation fromagère, alliée au croustillant du lit sablé, j’ai pris le parti de l’inversion, afin de bien préserver ce dernier. Voici donc ma recette, que je conseille (honnêtement) même aux fourtisan(e)s. Autre avantage : ces cheesecakes individuels sont vraiment très rapides et simples à réaliser…

La fraise, elle ne l’a pas toujours ramenée

La fraise, si populaire aujourd’hui, n’a pas toujours eu bonne réputation. Poussant ras la terre, elle inspire méfiance aux hommes du Moyen-Age et Hildegarde conseille de n’en pas consommer. On sait aujourd’hui qu’ils n’avaient pas totalement tort car la fraise est un aliment assez allergène. Gardons donc pour ne pas se priver de ce délicat fruit printanier cet autre précepte légué par la visionnaire, consistant à cuisiner les aliments sensibles au vin, un conseil qui fonctionne en tout cas divinement du point de vue papilles avec la fraise. Le poivre est aussi très important, car il prolonge l’action du vin et relève savoureusement dame fraise.

…tombons sans plus attendre à la renverse, mais de délectation et pas de faiblesse !

Cheesecake renversé aux frais
4 personnes

– 200g de petites fraises
– 2 càs de sucre roux
– 2g d’agar agar
– 2 càs de vin blanc
– 150g de fromage à tartiner nature (ici, marque Auchan, parfait)
– 1 càs de lait de soja
– 1 cuillère à soupe du jus de citron
– 3 tours de moulin de poivre noir
– 4 gavottes

Fouetter le fromage frais avec le poivre, le citron et le lait. Metter à chauffer dans une casserole, vin, sucre et agar-agar, éteindre aux premiers bouillons. En verser la moitié dans le fromage blanc, bien mélanger et répartir dans 4 verrines. Prélever environ la moitié des fraises, et les mixer pour obtenir un coulis, mélanger avec le reste de la préparation d’agar-agar, et verser sur le fromage. Couper le reste des fraises et les disposer dessus, réserver au frais minimum 1heure.

Avant de servir, effriter une gavotte sur chaque verrine.

 

 

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Fromage végétal maison à l’amande

Omnivore ou pas, la cuisine végétale passionne le monde culinaire. Après avoir longtemps été méprisés au profit de la viande et du poisson, les végétaux sont en effet progressivement venus au devant de la scène au courant du XXe siècle, avant de devenir les coqueluches des plus grands chefs tel Alain Passard. Et ceci, pas seulement parce qu’ils sont bons pour la santé : car ils repoussent aussi très loin les frontières des possibilités culinaires et permettent de renouveler totalement les manières de faire.

Extraordinaire fromage

Personnellement, parmi les nouveaux concepts, je trouve celui de fabriquer du fromage végétal proprement jubilatoire. Outre le côté « maison », il montre que le crémeux n’est pas l’apanage des produits laitiers, et qu’on peut aussi le chercher auprès de ces surdoués es-texture que sont les oléagineux. On l’aura compris, le terme « fromage » recouvre ici un sens très large, qui renvoie davantage à la texture et l’usage que la préparation.

Amandes, mais pas que

Pour cette première mouture, j’ai choisi de réaliser un fromage à bases d’amandes, sachant que l’on peut en réaliser à partir de bien d’autres graines, comme le montre Clotilde avec son fromage à base de noix de cajou. Je l’ai aromatisé d’ail & de ciboulette, une valeur sûre au pays des fromages frais, en partant de la recette du blog Healthy Living. Après l’étape mixage, il faut compter une journée de repos, pour que le fromage se densifie et se change en une mousse d’une tenue impeccable.

On peut déguster ce fromage de mille manières, la plus simple étant d’en tartiner quelques tranches de pain, ou bien d’y tremper des bâtonnets de légumes.

Fromage d’amandes

Se conserve 1 semaine au frais

– 130g d’amandes entières
– 7cl d’eau
– 1 cuillère à café de sel
– 2 cuillères à soupe de vinaigre de cidre
– 1 gousse d’ail
– 1 demi-douzaine de brins de ciboulette
– 1 cuillère à soupe d’huile d’olive

Faire tremper les amandes dans un gros volume d’eau froide environ 8 heures. Pour que leur enveloppe se retire à facilement : égoutter les amandes, les recouvrir d’eau bouillante, attendre 5 minutes, puis égoutter et retirer les peaux à la main. Mixer avec l’ensemble des ingrédients, jusqu’à obtenir une texture bien homogène. Mettre dans un bol, couvrir d’un film et laisser reposer au frais une journée. Se conserve une semaine au frais.

Post-remarque : Liz a essayé aussi avec de la purée d’amandes blanche en remplacement des amandes : ça marche !

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Hareng mais pas patate | brochettes de hareng, brocoli et amandes

Le hareng fumé, on a beau le dire bon pour la santé, c’est pas évident à (faire) avaler. Il faut dire que son potentiel cuisine se résume souvent à la sempiternelle salade de pomme de terre, délicieuse au demeurant. Déjà dans les rayons, c’est une épreuve en soi de choisir délibérément ces poche plastifiée laissant entrevoir des filets gris jaunâtres. Sans parler de l’odeur particulièrement soutenue qui vous accueille en ouvrant le paquet. Même les loups de mer de Marine dans Cap au large ne supportent pas.

Amour de harengs - Cuisine en bandoulière

Mais, en dépit de tous les défauts sus-cités, le hareng est plein de qualités, à commencer par son prix raisonnable. Facile à pêcher, on le trouve en abondance dans les mers froides. Pas étonnant qu’il ait constitué dans le passé un pilier de l’alimentation en Europe : de sorte qu’on appelait les vendeuses de poisson « harengères ». D’autant que c’est un champion nutritif, le hareng est un poisson gras bourré d’oméga-3 en abondance, ainsi que des protéines complètes, des vitamines A, D et du groupe B, du sélénium (antioxydant) et du phosphore (dents et os). En bas de l’échelle alimentaire, il accumule moins de métaux lourds que d’autres poissons plus gros, comme le thon, le saumon.

Du coup, j’en ai (très) souvent dans mon frigo et j’ai bien dû me mettre à varier les recettes. En voici une jolie, toute légère et vraiment délicieuse, où le hareng s’adoucit d’une crème brocoli et amande, un duo qui va si bien au poisson.

Brochettes de harengs sur crème de brocoli
4 entrées, 2 plats principaux

– 2 harengs fumé
– 1 brocoli
– 1 gousse d’ail
– 5-6 amandes entières mondées.
– 1/2 bouillon cube bio légumes
– 10cl d’eau
– 1 filet de citron

Laver et couper le brocoli en petits morceaux, éplucher la gousse d’ail, la couper en 2 et écraser avec le plat du couteau. Dans une casserole, les faire revenir avec un filet d’huile, puis ajouter les amandes, le brocoli, le 1/2 bouillon cube et l’eau. Couvrir et laisser mijoter 20 minutes. Piquer le brocoli pour vérifier sa cuisson, lorsque cuit, mixer le tout, réserver. Couper les maquereaux en dés, en enlevant les fines arêtes quand elles ressortent. Disposer la crème dans les verrines, surmonter d’une brochette.

Servir froid avec un filet de citron et déguster en trempant sa brochette dans la crème.

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Tarte à la rhubarbe résille | Cuisine bio et gourmande

Il n’est pas de mois de mai que l’on ne saurait pleinement accueillir, sans une belle tarte à la rhubarbe. Chez nous, elle est carrément incontournable, car c’est notre anniversaire à toutes les trois : la rhubarbe, ma mère et moi. Une addition acidulée qui donne cette tarte acidulée habillée d’une résille de pâte tendrement beurrée. Cette recette saisonnière et gourmande est ma participation au Jeu concours « Cuisine bio et gourmande » proposé par Marie Chioca de Saines Gourmandises. Petit tour des ingrédients :

– La pâte allie poudre d’amande et farine d’épeautre pour un goût à la fois raffiné et rustique. Je la réalise à base d’un bon beurre bio de baratte au sel de Guérande : un incontournable pour la fille de l’ouest que je suis. Le tout est lié d’un oeuf bio labellisé Nature et Progrès, qui garantit en outre que la poule soit nourrie à 100% bio et dispose de 10 m2 pour s’ébattre en plein air : en savoir plus ici.

– Question rhubarbe, j’ai la chance de pouvoir la prélever dans le jardin maternel en Mayenne :  un petit bijou de verdure, cultivé depuis des générations de jardiniers amoureux de leur terre, qui pratiquaient le bio sans le savoir. La rhubarbe est très facile à cultiver : pour cette raison, vous la trouverez bon marché chez votre petit producteur. Mûre, elle a de large feuilles vert foncé et une tige que l’on appelle pétiole d’un vert clair teinté de rouge. Pour assurer à ma tarte une bonne tenue, j’ajoute à la compotée de l’agar-agar que l’on trouve facilement dans les magasins bios.

Last but not least, peut-être trouveras-tu comme moi frustrant de jeter de si belles et généreuses feuilles pour ne garder que les pétioles. Pourquoi ne pas en faire des papillotes ou encore un pesto ? Mais non, résiste : car comme me l’a indiqué Ariane Grumbach, les belles sont toxiques

Si vous êtes sans balance, utilisez comme mesure un contenant de 20cl type pot moutarde.

Tarte à la rhubarbe
Pour un moule de 30 cm de diamètre (8 belles parts)

Pâte
– 150g de beurre bio à la fleur de sel
– 50g de sucre de canne roux (1/4 de mesure)
– 1 œuf
– 100g de poudre d’amande (1 mesure)
– 200 de farine d’épeautre (2 mesures)

Garniture
– 1kg de pétiole de rhubarbe (une douzaine de pétioles)
– 300g de sucre de canne roux (2 mesures)
– 3 cuillères à soupe (6cl) d’eau
– 2 gr d’agar-agar (1 cuillère à café rase)

Faire la pâte : couper le beurre en dés et attendre qu’il soit à température ambiante. Mélanger farine, sucre, poudre d’amande et farine d’épeautre. Ajouter le beurre et l’incorporer du bout des doigts, comme pour une pâte à crumble. Ajouter l’œuf entier et former en malaxant une boule de pâte. Prélever un quart pour la résille. Abaisser votre pâte entre deux papiers sulfurisés en un rond d’environ 35 cm de diamètre, mettre au frais. Abaisser le quart restant entre deux feuilles de papier sulfurisé en un rectangle d’environ 30cm de long, mettre au frais.

Préparer la rhubarbe : couper les tiges au ras des feuille, et les parer en retirant leur enveloppe fibreuse. Couper en dés et mettre à cuire sur feu moyen avec environ 6cl d’eau. Ajouter le sucre, mélanger et laisser compoter à découvert environ 40 min. Pendant ce temps, préchauffer le four à 180°C. Beurrer un moule à tarte et y déposer la pâte, enfourner 10 minutes, puis retirer du four. Quand la rhubarbe a bien compoté, ajouter l’agar-agar, mélanger et verser sans attendre sur le fond de tarte précuit. Sortir du frigidaire le rectangle de pâte restant, couper des lanières et disposer en croisillons sur la garniture de rhubarbe, en pinçant les bords pour faire adhérer. Saupoudrer de sucre, et enfourner environ 20 minutes.

Servir avec une crème fouettée nature, réalisée à base de crème liquide type fleurette non sucrée,

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Pas prude, l’asperge | flan salé japonais sous-titré français

L’asperge, comme vous ne l’avez peut-être encore jamais considérée…

« En moins de temps qu’il n’en faut pour cuire les asperges »
Connue dès l’antiquité, on la retrouve en bottes sur des fresques égyptiennes et romaines. Fin gourmet, l’empereur Auguste disait « en moins de temps qu’il n’en faut pour cuire les asperges » pour signifier ce que d’autres gloutons auraient exprimé par « deux coups de cuillère à pot ». C’est d’ailleurs de Rome que provient l’association au beurre : Jules César paraît-il, aimait les déguster dans leur plus simple appareil, avec juste un peu de beurre fondu.

Galante asperge
Dis-moi ce que tu manges, je te dirais qui tu es. En France, l’asperge entre véritablement en scène – ou devrait-on dire en palais – apportée par Catherine de Médicis. Sa fille, l’ardente Marguerite de Valois, Reine Margot dans le roman de Dumas, deviendra l’épouse d’Henri IV, surnommé le « Vert galant », tant son ardeur pour les femmes était grande. Une alliance somme toute inévitable, considéré la silhouette évocatrice du légume : nul doute l’influence déterminante de l’asperge dans l’histoire de France ait été gravement minorée par les historiens. Ces derniers verront probablement aussi comme pur hasard le fait que Louis XIV, roi solaire et amant enflammé, en raffolait tant que son jardinier, Jean-Baptiste de la Quintinie, inventa pour prolonger leur idylle, la culture des primeurs…

Asperges façon chawan-mushi
Tout cela pour vous dire que l’asperge mérite les plus grands honneurs. Reine du printemps, vous la trouverez sur les marchés en trois variétés : blanche, violette et verte. Cette dernière est la plus courante et la meilleure marché. Aussi selon moi la plus représentative de sa saison de prédilection, avec sa tête en bourgeon, et sa tige verte et si ferme mais pardon, je m’égare. Je vous propose de la cuisiner ici à la manière des chawan-mushi : non, ce n’est pas l’effet d’une prononciation mastiquée, mais de la transposition latine de ces fameux flans salés japonais, à base d’œuf et de dashi, aux arômes si subtils favorisés par la cuisson douce à la vapeur. « A la manière », car transposée avec des produits accessibles en France : le principe lui, de paire avec le goût « umami », est pleinement respecté. Goûtez, vous verrez…  Le kombu séché est peut-être un peu difficile à trouver, sachez toutefois qu’il est produit en France, notamment par Bord à bord, une maison basée à Roscoff, dont les produits à base d’algue sont délicieux ET joliment présentés, ce qui ne gâche rien.

Se sert en entrée, ou à l’apéritif pour de jolies petites verrines. Si vous êtes sans balance, utilisez comme mesure un contenant de 20cl type pot moutarde. L’asperge est en ce moment reine des blogs : voir cette recette végé d’Interprétations culinaires, et pour les carnivore ce boeuf mariné aux asperges de Péché de gourmandise.

Flan salé japonais à l’asperge et au kombu
pour 2 flans individuels

– 2 œufs
–  1/2 bouillon cube légumes
– 20cl d’eau (1 mesure)
– 2 asperges vertes
– 1 petit morceau de kombu séché (soit environ 7cm de long sur 3cm de large)
– 2cl de vin blanc sec (1 cuillère à soupe)
– une noix de beurre
– sel, poivre

Mettre de l’eau au fond du cuit vapeur, couvrir et mettre à chauffer. Dans une petite casserole, mettre à tremper le kombu dans les 20cl d’eau pour qu’il se réhydrate en douceur. Dans une casserole, mettre à bouillir de l’eau salée. Rincer délicatement les asperges et les plonger dans l’eau bouillante 5 minutes. Égoutter et laisser refroidir le temps de préparer le bouillon : ajouter le 1/2 bouillon cube à l’eau du kombu, porter à frémissement en mélangeant pour diluer le cube, extraire le kombu et le couper en petits dés, laisser refroidir. Décapiter les têtes d’asperge, et tronçonner finement le reste. Dans une poêle, faire dorer le tout environ 5 minutes dans le beurre fondu.
Dans une jatte, fouetter les deux œufs, saler, poivrer et ajouter progressivement le vin blanc, le bouillon refroidi, le kombu puis les asperges sauf les têtes. Verser dans des ramequins, recouvrir de film alimentaire et déposer dans le panier vapeur. Recouvrir et laisser cuire une quinzaine de minutes, puis mettre de côté et laisser refroidir, pour les servir tièdes ou à température ambiante (le goût n’en sera que plus fin).

Avant de servir, émincer les têtes d’asperge dans la longueur, et disposer sur les flans. Accompagner d’un blanc sec mais fruité, par exemple un Riesling : je vous conseille alors vivement de goûter celui du domaine de Weinbach, exceptionnel.

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Croque madame pour astucieux | En attendant de faire ce qu’il nous plaît

Aujourd’hui, 1er jour du « joli mois de mai », synonyme pour nous Français de congés payés et de weekends prolongés. Les jours se rallongent, la nature qui jusqu’alors tenait ferme ses bourgeons, lâche prise et explose en un feu d’artifice de couleurs pimpantes… C’est le temps des longues promenades et des pic-niques en plein air. Aujourd’hui, avec ce soleil radieux, on en serait bien tenté n’est-ce pas ? Mais peut-être comme moi, les litres d’eau reçus en avril, vous ont-ils laissés dégoulinant(e) et surtout méfiant(e) ? Aucun mois n’aura mieux mérité son proverbe que le mois d’avril de cette année, n’est ce pas… En attendant que se vérifie celui de mai, préparons nous donc ce sandwich d’intérieur qu’est le croque-madame.

Une version mono-tranche mais savoureuse comme pas deux, à commencer par la réalisation en elle-même. Car au lieu de faire trôner l’œuf au sommet comme dans le plat classique, on le loge au creux du pain, évidé en son centre. Une adaptation ludique et ingénieuse, croisée au Japon, qui permet de réaliser un joli croque-en-un-tour de main, sans se préoccuper de faire cuire l’œuf à part. Et pour s’accorder avec le 1er mai, parons-le d’un déshabillé couleur de muguet, sans jambon, avec du comté et de la ciboulette. Et accompagnons le tout d’une salade de courgettes – dont mai est la saison – râpées toutes crues, et assaisonnée d’une vinaigrette douce comme un jour de printemps, au vinaigre de cidre, si bon pour la santé.

Croque madame
1 croque-salade

– 1 tranche de pain de mie
– 1 oeuf
– 10g de beurre
– 1 petite poignée de comté râpé
– quelques brins de ciboulette
– sel, poivre
– un peu de la courgette râpée ci-dessous

Salade de courgettes râpées
– 1 courgette
– moutarde
– 1 cuillère à soupe de vinaigre de cidre (15ml)
– 2 cuillères à café d’huile d’olive (10ml)
– quelques brins de ciboulette
– sel, poivre

Ciseler la ciboulette, râper finement la courgette (comme pour une carotte), réaliser la vinaigrette en commençant par mélanger moutarde et huile d’olive. Évider le pain : couper au centre un carré en laissant environ 2-3cm de mie aux bords. Dans une poêle, faire fondre le beurre et déposer la tranche de pain. Déposer au centre la moitié du comté, casser l’œuf et verser dessus. Déposer également quelques râpées de courgette, un peu de ciboulette, saler, poivrer et chapeauter le tout du reste du comté. Quand l’œuf se raffermit (environ 3 minutes), retourner le croque à l’aide d’une spatule et laisser cuire quelques minutes de plus.

Servir accompagné de sa salade de courgettes.

Et pour celles qui veulent poursuivre l’exploration du croque-madame, voyez cette version Muffins de l’excellent blog Eat, little bird.

 

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Tofu à l’angevine | Revisitons nos classiques

Tofu et poulet à l’angevine, c’est quoi le rapport ? Place à un petit exercice culinaro-linguistique, histoire d’être aussi « lost in translation » que votre humble servante. Un plat réconfort ET sain, pour regarder sans animosité tomber cette pluie si tenace, en se disant que c’est bon pour la terre.

Umami malgré lui
Peut-être certains se souviennent-ils combien la saveur umami m’intéresse, tant elle ouvre grand l’éventail des possibilités savoureuses. Et pas seulement japonaises : car une grande partie de nos plats traditionnels utilisent la même formule magique. Le poulet à l’angevine en est l’exemple type, associant volaille, lardons et champignons, longtemps mijotés dans du vin blanc. Moins connu que la poule au pot ou le poulet basquaise, il s’agit néanmoins d’un grand classique de la cuisine française, venu d’Anjou cette province depuis longtemps rayée de la carte et pourtant restée si vivante dans les esprit, grâce notamment à ses fameux vins : Sancerre, Savennières et aussi l’incroyable Coulée de Serrant, berceau de la biodynamie en France.

Il est fou ce tofu !
Le poulet à l’angevine est un plat particulièrement délectable, mais toutefois difficile à concilier avec la cuisine de tous les jours. D’une part, parce que l’on a rarement suffisamment de bouches pour engloutir une poule entière, et d’autre part, parce que l’on mange moins de viande. C’est là qu’entre en scène Tofu-sama, superstar au Japon, que l’on trouve maintenant très facilement dans nos magasins français. Bourré de protéines végétales, économique, le pauvre a pourtant bien mauvaise réputation auprès de ceux qui ne sont ni à la diète, ni végétariens. Or, s’il faut bien avouer que le tofu est fade et légèrement aigre lorsque consommé nature, il est d’excellente compagnie dans les plats mijotés : tel le caméléon, il en aspire alors toutes les saveurs et font dans la bouche. Au final, vous obtenez un plat qui fleure bon la tradition, rapide à réaliser, sain et bon !

Quel est donc le rapport entre le tofu et poulet à l’angevine ? C’est l’avenir pardi ! Être attentif à sa consommation de viande et trouver des sources alimentaires alternatives, pour maintenir notre équilibre vital, et celui de la planète. Pour cette recette, j’ai choisi du tofu nature de la marque Bjorg, fabriqué en Allemagne. A la place des lardons, j’utilise du de bacon fumé tailladé en allumettes.

Tofu à l’angevine
Pour 2 personnes

– 20 cl de vin blanc sec de Loire (ici, du Muscadet Sèvre et Maine sur Lie)
– 150g de bacon
– 1 échalote
– 150g de tofu
– 150 de bacon en allumettes
– 150g de champignons de paris
– 1 petite cuillère à soupe (10g) de fécule de maïs (maïzena) ou autre
– 5cl de crème de soja
– huile d’olive, sel, poivre

Émincer les échalotes, dans une cocotte les faire revenir 5 minutes sur feu moyen dans un peu d’huile. Ajouter les allumettes de bacon, faire revenir 5 minutes de plus sur feu vif, puis verser le vin blanc et bien gratter le fond de la cocotte pour récupérer les sucs. Couper le tofu en dés, ajouter au mélange et couvrir. Couper en lamelles les champignons, les ajouter dans la cocotte, couvrir et laisser mijoter une 30taine de minutes sur feu doux. Retirer grossièrement la garniture à l’aide d’une louche, et saupoudrer la sauce avec la fécule, bien mélanger puis remettre la garniture. 5 minutes avant de servir, verser la crème et porter à petite ébullition, bien mélanger.

Servir sur du riz, à la bannière d’un donburi japonais, ou le riz à part pour la version classique.

Fourchettes ou baguettes, il ne vous reste plus qu’à choisir !

 

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Velouté de chou-fleur : du bonheur de vivre en France

Sur fond de déballages de cartons voici enfin qu’est revenu le temps de cuisiner. Pour cette première française, une recette tout légume, une denrée chère au Japon comme vous le savez peut-être.

Redécouverte
Depuis que je suis arrivée en France, je ne me lasse pas de contempler les étalages de fruits et légumes des magasins. A chaque fois, c’est le même émerveillement : tant de trésors si bon marché ! J’ai également retrouvé avec grand plaisir les labels bio qui existent peu ou prou au Japon. Je les trouve plus riches qu’il y a un an, avec notamment une belle créativité en matière de biscuits aux farines et parfums souvent plus raffinés que les réguliers. J’ai aussi découvert une gamme « sans gluten« , proposée notamment par Auchan. Mais peut-être ne l’avais-je juste pas remarquée auparavant. Évoluer dans la blogosphère culinaire permet sans doute d’élargir considérablement son champs de vision sur le marché alimentaire.

Velouté bien français, nouvelle vogue
En dépit de ses ingrédients simplistes, j’ai trouvé ce velouté tout bonnement divin. Effet de manque ou vérité vraie ? A vous de me le dire, en testant cette recette derechef en ces temps maussades où vous aimerez vous réconforter auprès d’une soupe chaude. Un plat sain si l’en est, fier héritier de l’art si français des veloutés, avec la matière grasse en moins. Car le chou-fleur n’a pas sa pareille pour donner l’impression du crémeux, sans qu’une once de crème n’ait été ajoutée.

A déguster en entrée, ou en plat unique, accompagné de quelques tartines de chèvre frais. Après les affres du déménagement, il ne m’en a pas fallu davantage pour trouver que la France était un petit bout de paradis !

Velouté de chou-fleur
2 personnes

– 1/2 chou-fleur
– 1 bouillon cube (ici, j’ai utilisé le bouillon poule Jardin Bio)
– 1/2 litre d’eau
– noix de muscade

Laver le chou-fleur, le morceler et le mettre dans une casserole avec le bouillon cube et l’eau. Couvrir et laisser cuivre sur feu moyen/vif une 20taine de minutes. Passer le tout au blender, servir avec une râpée de noix de muscade.

Bonne suite de semaine et à très vite !

 

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Sans cuisine fixe | Menu de Pâques

Blog dans les cartons. Après l’atterrissage en France et avant de pouvoir tout déballer, il faut relancer la machine : décantage horaire, retrouvailles familiales et amicales, recherches d’emploi, de logement,… Pour ce dernier, le terme « quête » ou « parcours du combattant » serait plus approprié, du moins en Ile-de-France, tant tout est incroyablement cher – je ne parle même pas de Paris. Quant aux conditions, elles sont parfois tout bonnement scandaleuses : visites d’appartements inachevés ou d’une saleté hirsute, exigences de salaires correspondant au triple du loyer, demande de payements de frais de notaires hors-la-loi, et j’en passe. Une vraie plaie, pourtant dédaignée par les dirigeants politiques, tous abonnés absents hier au colloque sur le « logement, cause nationale« .

SCF, j’attends avec une impatience de plus en plus difficile à contenir, le moment où je pourrai retourner dans le pays des merveilles culinaire. Entre temps, ça continue de mitonner à gros bouillons dans ma marmite intérieure et j’ai notamment mille idées de recettes transposant la manière japonaise avec des goûts et produits français. J’ai très envie aussi d’arpenter le terroir mayennais, si riche et si méconnu. Pour l’heure, voici une liste de douceurs à réaliser pour ce weekend de Pâques, consacré we de la gourmandise :

Petits-déjeuners familiaux
Brioche tressée au thé matcha
Granolas maison au jus de pomme
Muffins amandes et citron

Chocolat pour tous les goûts :
Truffes au chocolat amer et sésame : au tofu soyeux, botte secrète pour des truffes délicieuses et légères.
Truffes au chocolat blanc, thé matcha et kinako : si vous ne connaissez pas, il faut tester !
Financiers chocolat et gingembre : tous mignons et bons.

Gâteau ultra moelleux aux oranges entières : il a tout bon !

Desserts pour grandes tablées
Cake à la banane, rhum, noix et raisins : l’antidote universel contre la grisaille (il paraît qu’il ne va pas faire beau ce weekend).
Tarte au citron : légère et divinement acidulée, pour ceux qui l’aiment sans sa couche meringuée.
Crumble pomme-gingembre et crème anglaise à la cardamone : simple, divin.

Goûters gourmands
Sablés au sésame : une variation du palet breton, avec un bon goût de grillé.
Moelleux orange et gingembre : un gâteau à base d’oranges entières, très parfumé.
Cookies chocolat et noisette : un classique imparable.
Dômes à la patate douce : une découverte japonaise, pour les gouteurs aventuriers.

A très vite !

 

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Le Japon à emporter | Yuzu marmelade

Avec le temps des cerises, celui des adieux est venu. Une année que je vis à Tokyo, et voilà que ce weekend, je n’y serai plus. Difficile de dire au revoir à une ville, un pays dont vous avez tant encore à apprendre. Depuis un mois, pas une journée ne s’écoule sans une « dernière fois » : dernière traversée de Yoyogi park un dimanche ensoleillée, ultime promenade à Harajuku pour admirer les cosplays,  dernier achat d’umeboshi, dernier verre d’umeshu,… et tant d’autres choses encore.

Aujourd’hui, c’est la dernière fois que je publie depuis le Japon. Cela faisait un moment que je me demandais quel sujet aborder. Puis, au détour d’un rayon, mon nez a rencontré des yuzus tardifs, dont la saison s’est achevée avec l’arrivée du printemps. Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ? Pour cette dernière recette, j’allais me confectionner ma madeleine japonaise, une marmelade de yuzu à déguster une fois de retour en France.

Un bilan de cette année ? Pas tout de suite. Comme le boa, j’ai la digestion lente et il me faudra sans doute plusieurs mois voire plusieurs années avant de formuler des conclusions. Ce que je sais en tout cas, c’est que ni ce blog, ni mon amour pour le Japon, ne s’arrêteront là. En guise de conclusion, permettez-moi de vous proposer une simple liste des choses à rapporter du Japon. A récolter dans les magasins d’alimentation, les grandes maisons telles Takashiyama. Pensez aussi aux magasins « 100yen store » qui recèlent parfois des merveilles, et éventuellement Don Quijote, immense fourre-tout relativement bon marché.


Ustensiles de cuisine : à Tokyo, visiter le quartier autour de la rue de Kappabashi, parcourue de magasins ayant attrait à la table.
– vaisselle : porcelaine peintes avec de beaux motifs sobres, terres cuites aux formes et textures irrégulières. Cela peut prendre du temps : si vous en manquez, vous pouvez toujours vous appuyer sur des importateurs professionnels, tel Sucre Glace dont je trouve les collections vraiment exquises.
mortier japonais : appelé suribashi, présenté ici, incontournable pour broyer sésame et thé.
couteaux japonais : les Japonais sont des maîtres en la matière. Dans le quartier de Kappabashi, je vous recommande tout spécialement, où vous recevrez bon accueil et conseils en anglais.

Épicerie
épices et condiments : ramener absolument des umeboshis, du schichimi togarashi mélange d’épices à base de piment, sésame noir et algues. On trouve aussi toutes sortes mélange d’épices destinés à assaisonner le riz. Rare sont les mets épicées au Japon, il existe toutefois le  yuzu-kosho composé de zeste de yuzu et de piment vert, que l’on sert parfois avec des yakitoris : un délice qui a d’office sa place dans mes bagages.
sucré : ingrédients pour mochi, confiture de yuzu, en vente tout au long de l’année, à la différence du fruit frais. Je vous conseille également d’acheter du kinako, poudre de soja grillée, à utiliser pour réaliser des pâtisseries japonaises, ou pour revisiter vos classiques (voir ces truffes-ci ou encore cette tarte là). et toutes sortes de biscuits que vous trouverez dans toutes gares et grands magasins.

Boissons
thé vert japonais : il en existe de types et qualités variés. Le plus populaire est peut-être le sensha, et aussi le matcha, fine poudre de thé. Moins connu mais original et bon, je vous conseille également le genmaicha composé de thé vert et de riz grillé. Bien regarder la provenance, loin de Fukushima. Heureusement, la plupart des plantations se situent au sud les îles de Ky?sh? et de Shikoku
– tisane : le mugi-cha, à base d’orge grillé, délicieusement réconfortante l’hiver. Soba-cha, au sarrasin grillé, à utiliser pour les boissons, mais aussi pour saupoudrer salades et poissons à la manière du gomasio.
– en terme d’alcool : le saké, bien entendu, qui créé une incroyable alchimie quand combiné avec poissons crus et fruits de mer, au même titre que le vin-fromage. Ne pas manquer également  l’umeshu, à base de ces abricot japonais que l’on prend pour des prunes, avec un goût sucré-acidulé.
boîtes à thé : profitez en pour vous procurer une ou plusieurs de ces boîtes rondes recouverte d’un élégant papier, qui embelliront vos thés quotidien.

Objets
papiers traditionnels japonais, j’en suis une fan absolue et les utilise souvent dans mes photos de plat ici, ici ou . Il existe de nombreux magasins, l’un de mes préférés se trouve à Asakusa, juste au niveau de l’entrée du temple Senso-Ji, sur Asakusa-dori.
yukatas : sorte de kimono de détente, en coton. A Tokyo, on en trouve notamment à l’Oriental Bazaar sur l’avenue d’Omote-sando. Vous reconnaîtrez facilement le bâtiment d’allure traditionnelle.
tampons : les Japonais en ont tous un à leur nom pour signer papiers officiels et autres documents. En vente dans de nombreux magasins et certains 100 yen store.
sacs, porte-monnaie, pochettes en joli tissu. Pensez notamment au furoshiki, sac pliable.

Liste non exhaustive…

Recette originale de la talentueuse Chika de She who eats.

Marmelade au yuzu

– yuzu
– 1/2 du poids de yuzu en sucre

Laver les yuzus, les débarrasser des éventuelles impuretés et taches. Les sécher puis les peler. Presser les quartiers : extraire le jus, garder les membranes restantes et aussi les pépins (pleins de pectine, ils permettent à la marmelade de prendre naturellement). Emprisonner les pépins dans une gaze, mettre les membranes dans une casserole, recouvrir largement d’eau, monter à ébullition et laisser bouillonner 5 minutes, égoutter. Couper finement la pelure en bâtonnets d’1-2 mm de large. Pour le précuire, procéder comme pour les membranes.
Peser jus, membranes et peau assemblés, mesurer le sucre en conséquence. Dans une casserole, verser le yuzu préparé et 1/3 du sucre. Verser de l’eau pour recouvrir le yuzu juste à hauteur. Monter à ébullition et laisser cuire 20 minutes en ajouter le sucre en deux temps.

Verser dans des bocaux stérilisés, laisser refroidir. Les voici prêts à emporter, mais je ne suis pas sûre pour ma part de l’être !

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