Bon et bien voilà : à l’heure où je t’écris, la saison des coings est déjà quasiment passée. A ce titre et d’autres encore, le coing est frustrant. Il ne se conserve pas comme les pommes, il faut se presser de le cuisiner sous peine de le voir sa belle robe d’or se tâcher de marron. C’est aussi un fruit qui n’est pas très avenant : on ne peut pas le croquer tel quel, il faut le cuisiner pour le consommer car sa chair est acide est dure sous la dent.
Mais pour ces raisons précises, le coing est auréolé de mystère et de magie. On se souvient de la surface miroitante des pâtes de coing que nos grand-mères confectionnaient en octobre. On admire sa silhouette plantureuse et sa peau d’un jaune vibrant, qui fournissent les causes principales raisons de son achat. Car, à part en pâte ou gelée, comment le cuisine-t-on le coing ?
Voici une recette toute minimaliste, où les coings sont tout simplement pochés dans de l’eau légèrement sucrée, puis servis avec un caramel à la fleur de sel : j’utilise ici de la crème d’avoine, mais il est également possible d’utiliser de la crème liquide classique. Le caramel en intimide beaucoup, et moi-même j’avais enchaîné plusieurs échecs avant de trouver l’astuce d’ajouter un peu d’eau au sucre. Ainsi, il est quasiment inratable : à savoir que plus vous le laisserez colorer, plus son goût sera tranché. Personnellement, je l’aime très léger, manière confiture de lait, et ajoute donc la crème dès les premiers nuages dorés.
Le caramel apporte la gourmandise tandis que le coing apporte peps et parfum : c’est un dessert à la fois enfantin et sophistiqué, que je referai assurément dès la prochaine saison des coings.