Il y a quelque chose d’éternel dans les spaghettis à la sauce bolognaise. Impossible d’en dater l’origine, ni d’attribuer son invention à une quelconque personne. Et puis il s’agit d’un plat dont l’on se ressert toujours avec appétit. Peut-être est-ce dû à la forme serpentine des pâtes filant souplement vers le gosier qui, ravi de tant d’empressement, en réclame encore et encore. Ou plus simplement, la saveur enivrante de la sauce, puissante sans être écœurante avec son bon goût de légumes.
J’y vois encore une dernière raison : chaleureuse, la sauce bolognaise est le liant idéal des grandes tablées et des soirées d’amis à la bonne franquette. Bruit des assiettes s’entrechoquant, que l’on se passe de main en main, pour aller recueillir un nid de spaghettis aspergées de sauce. Fous rires des convives devant la chemise immaculée de l’aspergeur. Tintement des verres que l’on remplit de bon vin et que l’on trinque avant chaque gorgée. Ces moments inoubliables, ce sont des petits bouts d’éternité, que chacun étire au rouleau à gourmandise pour que la magie dure encore un peu.
Ne pas hésiter donc à prévoir large, quitte à congeler l’éventuel surplus (mais j’en doute fort). Ou mieux encore : la terminer le lendemain, avec, à la place des spaghettis, du chou émincé cuit 20 min à la vapeur, délicieux et léger à la fois.
Vous trouverez bien entendu 1001 recettes différentes de sauce bolognaise de fiabilité variable. En voici 2 béton :
– celle perfectionniste de l’excellente Pascale Weeks fait mijoter sa sauce 6 heures et l’accompagne d’un Beaujolais,
– ou encore celle-ci sur Cuisine saine où l’astucieuse Karen Chevalier conseille de congeler cette sauce rapide d’utilisation, en mettant moins de tomates dans la préparation de base, et en rajoutant du coulis de tomate au moment de son réchauffement.
Personnellement, j’aime quand il n’y a pas trop ingrédients et que l’on peut bien sentir la saveur de chacun et la manière dont ils s’accordent tout ensemble pour former un autre goût.
Sauce bolognaise
pour « 5 » personnes
– 400g de bœuf haché
– 6 tomates (ou 3 boites de tomates pelées en boite)
– 1 carotte
– 1 gros oignon jaune (ou 2 moyens)
– 1 branche de céleri
– 1 feuille de laurier
– 2 cuillères à soupe d’huile d’olive
– 10 cl de vin rouge (ou blanc sec)
Monder les tomates : les disposer dans un large cul de poule et les doucher d’eau bouillante jusqu’à ce qu’elles en soit couvertes. Attendre quelques minutes puis égoutter. Retirer la peau, réserver.
Mettre l’huile à chauffer dans une cocotte (si possible en fonte) sur feu doux. Y ajouter la feuille de laurier coupée en 4 morceaux, laisser infuser quelques minutes. Pendant ce temps, peler l’oignon, le couper en brunoise (soit en petits dés). Verser les oignons dans la cocotte et laisser sue sur feu moyen.
Peler la carotte, la couper également en brunoise. Ajouter aux oignons. Laver la branche de céleri, éliminer les parties éventuellement abimées. Mettre les feuilles de côté. Couper le tronc en brunoise et verser dans la cocotte. Laisser mijoter quelques minutes.
Pendant ce temps, dans une poêle à part, saisir le bœuf sur feu moyen-vif pour le faire colorer (mais pas bruler !). Selon la teneur en graisse de la viande il peut être nécessaire de vider dans l’évier la graisse rendue. Puis déglacer (soit verser un liquide sur une surface chaude) au vin et gratter pour bien décoller les sucs. Verser le tout dans la cocotte.
Saler et poivrer. Couper les tomates en cubes, les ajouter dans la cocotte, mélanger. Laisser mijoter sur feu doux pendant 1h30. En fin de cuisson, ajouter les feuilles de céleri ciselées, gouter et rectifier l’assaisonnement.
Servir avec des spaghettis ou autres pâte de votre préférence. Accompagner d’un beaujolais, comme le conseille Pascale Weeks, ou encore d’un Cote du Rhône, corsé et fruité.
Variantes :
– plus légère : remplacer les spaghettis par des lamelles de chou émincé et cuit 15min à la vapeur.
– végétarienne : remplacer partiellement ou totalement la viande par du tofu (si possible fumé), à ajouter directement dans la cocotte sans passer par la case poêle.
2 réponses à Sauce bolognaise : le secret des bonnes tablées